- Le chemin cadastré de Bérade

Enfin, que faut-il penser de l’ancienneté du chemin qui longe le flanc Est de Bérade en bordure de l’étang de Sainte Croix ? Ce chemin, dont le prolongement naturel vers le Nord semble être aussi le gué de Villefalse, suivait un tracé pratiquement rectiligne, parallèle au précédent, jusqu’au lieu-dit « Les Potences », toponyme médiéval bien identifié (où les condamnés, pendus de préférence, étaient exposés à la vue des passants) mais aussi emplacement d’une villa gallo-romaine.


Malheureusement, les rares ornières qui attestaient de « l’antiquité » de ce chemin ont été recouvertes par un enrobé en 2001. A l’intersection du chemin de la Bellisente, une ornière rescapée, dans le prolongement d’un muret, atteste que cet ancien chemin était légèrement décalé, vers l’Est, par rapport à l’actuel.
Auquel de ces chemins, sommairement décrits, correspond précisément la Via Domitia ? Dans l’état actuel des connaissances, il est prématuré d’avancer une réponse, même si l’hypothèse la plus en vue tendrait pour le passage sur la butte de Bérade.


Quoiqu’il en soit, le couloir routier défini par le vallon du Gasparet-Ginestas (dit du Boulevard) et la butte de Bérade (en liaison avec cette curieuse enclave roquefortoise de Grange Neuve) nous offre en raccourci une histoire de l’évolution du réseau routier (via Domitia, cami Francès, chemin royal …) depuis au moins l’Antiquité jusqu’au XVIIIe siècle.
Il serait dommage, après un diagnostic plus poussé de l’état des lieux, de ne pas procéder à un aménagement concerté de l’ensemble de ces sites. Une action fédératrice est en cours sur l’ensemble du Languedoc-Roussillon, nos communautés ne doivent pas rester en marge de cette dynamique de développement.


Ce mouvement fédérateur dépasse le cadre régional, il s’inscrit dans un programme plus ambitieux intitulé « Voies romaines en Méditerranée », porteur certes d’un projet de sauvegarde de cet itinéraire mythique mais avec le dessein d’en faire, dans un deuxième temps, un grand axe du tourisme culturel.